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européen avec l appui de notre bureau bien établi à Bruxelles. Ces deux chantiers sont les deux faces d un même enjeu pour les sociétés de gestion, car la donnée extra-financière harmonisée est un prérequis au déve- loppement de la finance durable. Nous devons pouvoir communiquer sur la performance extra-financière de nos portefeuilles : les facteurs tels que l empreinte environnementale, l égalité des chances, l éthique de la gouvernance doivent désormais pouvoir être mesurés et cette mesure doit se faire de la même manière pour tous. Par ailleurs, la défense des marges d exploitation de notre industrie est un enjeu permanent.
Comment l AFG accompagne-t-elle les sociétés de gestion ?
É. P : L AFG parle d une seule et même voix : l ensemble des acteurs de la gestion se réunit autour de positions communes dans leurs projets et leurs échanges avec les autorités. Cette prise de parole unifiée, portée par la gouvernance de l AFG, est le fruit du travail fédérateur mené par les équipes de l AFG. Ainsi, au sein des ins- tances qu ils animent, les experts de l AFG contribuent à faire émerger des positions communes sur les grandes orientations de notre métier.
D. P. : Pendant la crise sanitaire, nous avons communi- qué de façon constante avec les sociétés de gestion, en collaboration avec les autorités de marché. Nous avons fait en sorte d instaurer un flux d informations le plus fluide possible. Ce dispositif a été réactivé depuis le début de la guerre en Ukraine, afin de répondre aux questions de nos adhérents sur les conséquences des sanctions prises contre la Russie.
De quelle manière les équipes de l AFG se sont-elles mobilisées pour mener ces missions ?
D. P. : Je tiens d abord à souligner le niveau exception- nel des équipes de l AFG en termes de technicité, de capacité de travail et d engagement. Ensuite, ici, l orga- nisation du travail est structurée autour de deux axes : un management transversal faisant travailler les équipes ensemble autour de projets et l internationalisation, car les décisions de notre métier se prennent aujourd hui majoritairement à Bruxelles. Nos positions sont désor- mais de plus en plus prises en concertation avec les autres associations européennes.
Quels sont les enjeux de l AFG pour demain ?
É. P : Ils se situent dans la continuité des combats que nous menons depuis toujours pour favoriser l édu- cation financière et créer un écosystème favorable à notre activité. La conjonction de ces deux objectifs enclenche un cercle vertueux : orienter l épargne vers l investissement long et le financement de l économie tout en apportant aux épargnants une meilleure rému- nération.
D. P. : Les enjeux sont doubles : poursuivre le chantier de l ESG et des normes extra-financières et continuer d orienter l épargne vers les fonds propres des entre- prises et le financement de l économie.
Quelle est la place aujourd hui de l AFG dans son écosystème ?
É. P : Notre association, qui a fêté son 60e anniversaire, est aujourd hui une structure mature représentant un métier mature. Créée en 1961 pour élaborer la réglemen- tation des toutes premières SICAV, elle a évolué avec le métier qui s est considérablement développé. Elle est aujourd hui une entité très structurée représentant un secteur incontournable du financement de l économie. L industrie de la gestion française occupe la première place en Europe continentale pour la gestion financière et accueille sur son territoire les plus grands établisse- ments internationaux. Nous pouvons être fiers du che- min parcouru.
D. P. : La crise sanitaire a fait la démonstration du poids que les gestionnaires d actifs ont pris dans le finance- ment de l économie. Avec les banques et les assureurs, les sociétés de gestion ont, en effet, été en première ligne du financement de la relance.
L AFG porte la voix de l ensemble des acteurs de la gestion d actifs réunis autour de positions communes. ÉRIC PINON